Le vitrail, médiateur de lumière, se confie au ciel en se soumettant aux caprices des heures du jour et des saisons. Rien de plus mouvant et d’incertain qu’un pacte entre un artiste et cet art au service de l’architecture.
Les “planètes” de verre que je réalise procèdent un peu du vitrail. C’est la lumière qui les révèle.
A partir de verre industriel, je peins avec des émaux et des oxydes métalliques appelés grisailles que je cuis à haute température. Chaque couleur a sa propre cuisson et est successivement superposée aux autres. Les deux faces du verre sont traitées. L’épaisseur du verre crée un relief. L’eau appliquée sur le verre véhicule les oxydes. Elle est renvoyée à sa propre liberté à l’inverse de l’aquarelle dont le support papier, retient les pigments. La cuisson va fixer ces oxydes pour faire corps avec le verre. Crus ils sont mats et opaques, cuits ils deviennent brillants et translucides.
Il est amusant de constater que les matériaux que j’utilise sont sensiblement ceux qui constituent certaines planètes : de la silice, des métaux, de l’eau et le feu. L’imaginaire du cosmos, enrichie de l’exploration spatiale, est pour moi une source d’inspiration inépuisable. Serviteurs et interprètes de la lumière, les vitraux et les étoiles se partagent la mission d’éclairer les vivants. se relayant avec constance dans une alternance rigoureuse, les uns le jour, les autres la nuit.
Claude Baillon